Se prépare-t-on vraiment à accoucher ?

Bébé

Bonjour,

Plus qu’un simple article scientifique, celui-ci reflètera le cours de mes pensées.

Être à la marge

Sans trop de mystère, nous envisageons un AAD (Accouchement Assisté à Domicile), mais les ressources à ce sujet sont encore peu nombreuses.

Dans notre quotidien, que ce soit à la télévision, à travers des reportages, ou dans notre entourage, on voit principalement des femmes allongées sur le dos, pieds dans les étriers, connectées à divers appareils, plutôt que des femmes dans le confort de leur maison accompagnées par une sage-femme ou une personne de confiance, créant ainsi une bulle pour leur enfant.

L’AAD est un concept assez récent, seulement présent depuis environ 3 à 4 ans. Bien que j’ai eu l’occasion d’échanger avec des mamans ayant vécu cette expérience et d’explorer de nombreux récits (merci aux groupes Facebook), des lectures et des articles, ce choix reste marginal.

Lors d’une conversation classique entre collègues, aborder le sujet avec « je vais accoucher à la maison » suscite inévitablement une série de questions, voire des jugements. Il faut alors justifier et argumenter. Parfois, j’aimerais que ce choix soit perçu comme normal et non comme une excentricité. Cependant, avec moins de 1% des accouchements en France se déroulant à domicile, il semble que cela prenne du temps avant de devenir courant.

Se préparer à quoi ?

Revenons à la question principale : que l’on choisisse d’accoucher chez soi ou en maternité, il est essentiel de suivre des cours de préparation à l’accouchement (prisés par la sécurité sociale), pour se préparer à cette période tumultueuse qu’est la grossesse… C’est se préparer à la douleur, à gérer le travail, à envisager les interventions médicales, et à devoir souvent faire face à la solitude pendant de longues heures d’attente.

Se préparer à surveiller l’arrivée de l’anesthésiste, à gérer sa respiration entre deux poussées, et à attendre la sage-femme, qui ne viendra souvent que brièvement. Mais, est-ce vraiment cela accoucher ? Est-ce uniquement cette souffrance et cette douleur incomprise ?

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J’entends encore ma grand-mère parler de l’accouchement « sans douleurs » que la société moderne vante…

Nombreuses sont les mamans de notre entourage qui ont vécu une péridurale qui ne leur a pas apporté le soulagement promis pendant leur préparation, et pourtant la banalisation de cette technique a créé de faux espoirs.

Pourquoi ne pas privilégier des méthodes simples de positionnement (comme le ballon), de massage (par la sage-femme ou le partenaire), de visualisation (sophrologie, etc.), et surtout, se faire accompagner par une personne de confiance qui sera présente pour soutenir et encourager pendant le travail ?

Se préparer à l’incertitude

Au-delà des coûts (mon accouchement très simple à l’hôpital public m’a couté environ 1500€, y compris les 5 jours post-accouchement), l’accouchement en maternité soulève un sentiment d’incertitude.

On ne sait jamais si le personnel sera agréable, si l’on sera écoutée, ou encore, si l’on devra patienter car une autre femme sera considérée comme prioritaire…

Même si l’on se rend à la maternité avec sérénité, conscients de ces aléas, comment une future maman en travail peut-elle réellement se concentrer sur son ressenti et ses besoins, souvent frustrés par des consignes restrictives, des moniteurs, ou des perfusions, dans un environnement où le rythme change constamment ?

Est-ce que le cadre sécuritaire de l’hôpital vaut tout ce stress mental ? De plus, l’INPES souligne que les femmes aux Pays-Bas bénéficient d’un suivi précis qui réduit les examens inutiles et assure une grossesse saine.

En effet, les indications de suivi sont se divisent en trois catégories : A, B, C ; une femme sans problèmes ou avec des indications de catégorie A est suivie par une sage-femme et peut accoucher chez elle ou dans une « polyclinique ». Celles avec des indications C doivent avoir un suivi obstétrical, tandis que les cas de type B nécessitent une évaluation précautionneuse par la sage-femme avant de décider du lieu de l’accouchement. En tout, plus de 30% des femmes accouchent à domicile, 20% dans un cadre « polyclinique » et près de la moitié à l’hôpital, mais avec moins d’interventions médicales abusives comparé à la France, comme un monitoring constant.

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Ne serait-il pas plus valorisant d’être rassurée quant à sa capacité à accoucher et à gérer le travail, plutôt que de faire face à l’isolement, l’attente et le doute, même avec le soutien du père, dans une chambre de pré-travail ?

Se préparer à lâcher prise ?

Pour ma part, notre entourage a abordé ce sujet naturellement et nos explications ont été bien reçues.

Cependant, je reste prudente sur le partage de notre “choix” concernant l’accouchement.

Cette idée trotte dans nos têtes depuis un certain temps (avec Papa Petite Bête) et le déroulement rapide et fluide de l’accouchement de notre Petit Bonhomme a renforcé notre conviction que l’approche médicale n’était pas toujours synonyme de suivi humain (même si ma maternité a fourni un très bon service).

Maintenant, cela fait 5 mois que nous avons pris cette décision. Nous avons eu la chance de rencontrer notre sage-femme, avec qui le contact a été excellent.

Ce choix ne vient pas d’une expérience négative à l’hôpital, mais du désir d’être accompagnés de manière continue, sans craindre d’être limités dans nos choix durant l’accouchement (salle nature saturée, sage-femme débordée…).

Les enregistrements médicaux et échographies sont effectués en maternité pour garantir un suivi adéquat et minimiser les risques en cas de transfert. Il va de soi qu’en cas de doute, nous suivrons les recommandations de notre sage-femme !

Pas d’interventions invasives sans notre accord, mais une totale transparence en cas de complications ! Nous sommes tout à fait prêts pour cela.

Pour Petit Bonhomme, nous avons cherché une préparation en couple (car faire cette préparation seule ne me semble pas judicieux, étant donné que le père doit être le soutien le jour J !). L’haptonomie a parfaitement répondu à nos attentes, en nous permettant de dialoguer avec notre enfant et d’impliquer pleinement le père dans l’expérience.

Des ouvrages tels que « Attendre Bébé… Autrement » ou « Pour une naissance sans violence », ainsi que des articles de « Grandir Autrement » ont nourri mon besoin d’apprentissage, m’aidant à envisager un travail prolongé et à accepter les douleurs et les changements corporels lors de ces heures difficiles (position du bassin, ligaments, hormones, phases de découragement, etc.).

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Lors de notre départ pour la maternité, la voiture était chargée (ballon, collation, musique, etc.) et mon mari m’a soutenue, je me sentais confiante. Cependant, la rapidité du travail a pris tout le monde par surprise, et finalement l’aspect médical a pris le pas, recoupant mon besoin de mouvement libre durant les contractions. J’ai également été prise au dépourvu par la vitesse du travail, ce qui m’a empêchée de bien écouter mon corps.

Pour la prochaine fois, éliminer les facteurs de stress tels que le trajet, l’environnement clinique austère, et le personnel étranger, et m’imaginer à la maison avec des personnes qui connaissent mes limites et mon passé présente bien plus d’avantages.

Néanmoins, l’incertitude de visualiser le déroulement, le choix des positions ou des lieux reste un défi : chambre, sol, assise, etc. Ces détails pratiques sont en fin de compte totalement imprévisibles, une leçon que je mesurais récemment en lisant d’autres récits de naissance.

S’écouter et lâcher prise font eux aussi partie de la préparation à l’accouchement. Détecter et répondre aux besoins de son corps est essentiel.

Pour Petit Bonhomme, bien que dans l’absolu, accoucher en moins de 2h30 soit le rêve de beaucoup, cela n’a pas été un moment agréable pour moi, faute d’un accompagnement adéquat dans l’écoute de mes besoins.

L’inconfort ne réside pas dans la douleur mais dans l’impression d’être entraînée par les événements, subissant le cheminement.

Je souhaite sincèrement qu’avec un environnement familier et en écoutant mon corps, cela soit la clé pour accueillir ce deuxième enfant avec bonheur.

Avant d’appréhender les potentielles complications médicales, chaque maman devrait apprendre à s’écouter et à comprendre le processus d’accouchement pour mieux l’accompagner, plutôt que de la subir, comme une tempête où il serait plus judicieux de se laisser porter par les vagues que de nager à contre-courant.

Et pour conclure, un article récemment lu met des mots sur mes réflexions en ce moment…

Bébé

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